L’Empire romain

Les Romains ont développé l’art de la mosaïque dans l’immensité de leur empire au point que la mosaïque de pavement est considérée comme un « ars romana » par excellence.

On peut distinguer grossièrement deux tendances :

* l’une orientale :

D’origine hellénistique, maintenant la tradition du pavement-tableau constitué d’un emblema central entouré d’un cadre décoratif relativement simple. Les emblemata étaient des mosaïques de style très pictural exécutées en atelier par des spécialistes selon une technique très minutieuse (tesselles de quelques millimètres de côté, dessin très soigné et nombreuses nuances de couleurs) qui étaient ensuite intégrées à l’ensemble d’un tapis de mosaïques. Les pseudo-emblemata étaient exécutées sur place avec des tesselles de plus grande dimension. Le reste du pavement était réalisé avec des tesselles d’environ 1 cm de côté.grande-mosaique-de-la-chasse-site-dapamee

Grande mosaïque de la Chasse -Site d’Apamée, Musée du Cinquantenaire, Bruxelles.

* l’autre est celle de l’Occident :

Qui abandonne l’image centrale au profit de la composition d’images n’ayant pas d’orientation privilégiée et extensible à l’infini. Si le répertoire iconographique est limité, en revanche, les motifs géométriques et végétaux abondent. C’est un art de la mosaïque très attentif aux exigences fonctionnelles et décoratives dictées par le contexte architectural.

L’époque de la mosaïque romaine s’étend du I siècle av. JC à la fin du monde antique (V siècle en Occident, VIII siècle en Orient). Ce sont les mosaïques réalisées en Italie qui serviront de modèles dans toutes les provinces de l’Empire. On peut distinguer en Italie 4 phases correspondant à autant de styles de mosaïque.

Phase républicaine ou hellénistique : II et I siècles av JC : pavements tableaux réalisés sur place par des mosaïstes de formation hellénistique ou venant d’Alexandrie. C’est de cette : période que datent les chefs d’œuvre les plus connus de l’histoire de la mosaïque (« Bataille d’Issos » retrouvée en 1831 dans la Maison du Faune à Pompéi).

1719large

« Bataille d’Issos » retrouvée en 1831 dans la Maison du Faune à Pompéi

C’est à partir du 1er siècle av JC avec le style noir et blanc que la mosaïque romaine trouve la forme d’expression qui lui convient le mieux (« Cave canem » de Pompéi).cave-canem-pompei

« Cave canem » – Pompéi

A l’époque d’Hadrien (120 – 130 ap JC), naissance du style fleuri : réapparition de la couleur, les motifs prennent peu à peu plus de liberté et de mouvement, les lignes courbes, les tresses, volutes et arabesques se multiplient (Pavements des thermes des Sept Sages à Ostie).

mosaiques_ostie2

Pavements des Thermes des Sept Sages – Ostie

 mosaiques_ostiaantica2  mosaiques_termesdesseptsages

Le style polychrome ne s’exprimera qu’à partir su IV siècle (pavements de Piazza Armerina en Sicile).

rtemagicc_mosaico_stanza_delle_palestrite_per_copertina__04-jpg

Dans le reste de l’Empire :C’est à Glanum à St Rémy de Provence où on a retrouvé la plus ancienne mosaïque de pavement gauloise = 1er siècle av JC).

tn_maison-du-capricorne-mosaique

Après une première période d’influence italienne, une certaine originalité gallo-romaine commence à se manifester à partir de la moitié du II siècle et les ateliers les plus actifs sont installés dans la vallée du Rhône à Lyon et Vienne.

mos-entiereMosaïque du calendrier agricole (début du IIIème siècle, musée de St Germain-en-Laye)
Provenance : St Romain-en-Gal (Rhône)

A SUIVRE…..

L’Empire romain : deuxième partie – La Mosaïque hors des frontières italiennes.