A Uzès, près de Nîmes, des fouilles préventives ont mis à jour les restes d’un vaste bâtiment datant du 1er siècle avant Jésus-Christ, dont la plus grande salle est ornée d’une mosaïque.
Pour la première fois, des fouilles préventives menées par l’Inrap permettent de découvrir le passé de la ville d’Uzès, à une vingtaine de kilomètres de Nîmes. Alors qu’on ne connaissait de cette localité que son nom gallo-romain, Ucetia, les archéologues ont découvert sur le site de l’ancienne gendarmerie une ville qui s’est développée dès le 1er siècle avant Jésus-Christ, et les restes de deux importantes demeures.
Une des plus grandes mosaïques du midi
La première d’entre elles est constituée d’une enfilade de quatre salles. Le sol de la plus grande est orné d’une mosaïque « exceptionnelle par sa taille, son époque et son état de conservation, a expliqué à l’AFP l’archéologue responsable des opérations, Philippe Cayn.
« Elle fait 60 m2, c’est une des plus grandes retrouvées dans le midi de la France, elle date du 1er siècle avant JC – l’époque de la conquête des Gaules par César, alors que les mosaïques sont souvent plus tardives et son parement est particulièrement soigné, dans un état de conservation remarquable », souligne l’archéologue.
L’ensemble, décrit comme « complexe » dans le communiqué de presse de l’Inrap, est formé de deux vastes mosaïques ornées de motifs géométriques, méandres et svastikas se reliant de façon continue. Elles encadrent deux médaillons formés de couronnes, de rayons et de chevrons. Un des médaillons est entouré de quatre animaux polychromes: hibou, canard, aigle et faon.
Le second médaillon ne possède pas de décor animalier. Selon le reportage du Monde, y figure le nom d’un certain « Lucius Cornilius. » Le propriétaire du lieu? Pour les archéologues, la structure du bâtiment fait plutôt penser à un édifice public. Qui a été abandonné à la fin du 1er siècle de notre ère.
Une demeure de 500 m2 dédiée au vin
A l’époque gallo-romaine, Uzès faisait partie de la « cité de Nîmes », comprenant un très vaste territoire et une vingtaine de localités. Les 4000 m2 offerts aux archéologues recèlent d’autres bâtiments importants. Dont une vaste demeure de 500 m2, datée des premiers siècle de l’ère chrétienne. Ses habitants s’y consacraient à la production viticole, d’après les énormes jarres qui ont été retrouvées. Le Côtes-du-rhône, déjà. Là encore, une mosaïque ornée de dauphins. Les lieux ont été fréquentés au moins jusqu’au Ve siècle.
La mosaïque aux quatre animaux doit être prélevée à partir de lundi 3 avril, carré par carré, un chantier qui va durer une quinzaine de jours. Auparavant, les 1er et 2 avril, elle sera visible sur site lors de visites guidées. Quant à celle des dauphins, elle est pour l’instant recouverte de terre, faute de place pour les remblais.
Source :
L’Uzès gallo-romaine sort de terre
Par Laurent Martinet, avec AFP, publié le , mis à jour à